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COMMUNIQUÉ DE PRESSE : UNESCO

Dernière mise à jour : 16 oct.

FINANCEMENT DU DEVELOPPEMENT : UNE URGENCE POUR L’EDUCATION, LA CULTURE ET LES SCIENCES


Séville, le 3 juillet 2025 – Face à une baisse marquée de l’aide internationale pour l’éducation et un financement inégal de la culture et des sciences, l’UNESCO tire la sonnette d’alarme et appelle les bailleurs de fonds à renouveler leur engagement envers ces secteurs clés du développement.

 

À l’occasion de la Conférence internationale sur le financement du développement de Séville, l’UNESCO salue la déclaration commune, dans laquelle les États reconnaissent l’importance de financer l’éducation, de reconnaitre la culture comme moteur de développement, et de renforcer la coopération scientifique face aux défis globaux.

 

« L’éducation, la culture et la recherche scientifique comptent parmi les leviers les plus puissants pour la paix et le développement de nos sociétés. En assurer un financement durable est aujourd’hui essentiel, le fragiliser serait fragiliser notre avenir commun », déclare Audrey Azoulay, Directrice générale de l’UNESCO.

 

Une baisse préoccupante de l’aide à l’éducation

 

Alors que chaque dollar investi dans l’éducation génère une croissance du PIB de 15 à 20 dollars, l’éducation apparaît comme l’un des meilleurs investissements qui peuvent être faits par un pays. Selon un récent rapport de l'UNESCO, la déscolarisation coûtera à l'économie mondiale jusqu'à 10 000 milliards de dollars par an d'ici à 2030. Et à ces considérations financières s’ajoutent d’importants dégâts sociaux. Les lacunes dans l’acquisition des compétences de base sont associées, au niveau mondial, à une augmentation de 69 % des grossesses précoces non désirées chez les jeunes filles.

 

Malgré ces bénéfices concrets, une nouvelle analyse publiée par le Rapport mondial de suivi sur l'éducation de l'UNESCO révèle que l'aide internationale à l'éducation pourrait diminuer de plus d’un quart entre 2023 et 2027, avec une baisse de 12 % déjà observée en 2024.

 

Dans les pays à faible revenu, cette aide représente en moyenne 17 % des dépenses publiques d'éducation, allant jusqu'à la moitié des budgets nationaux pour l’éducation dans certains cas. Cette tendance au désengagement s’amplifie alors même que 272 millions d’enfants et de jeunes restent exclus du système scolaire, dont la moitié en Afrique, selon de nouveaux chiffres de l’UNESCO.

 

L’UNESCO mobilisée pour des financements innovants pour l’éducation

 

Ce sous-investissement est parfois la conséquence de finances publiques exsangues : 60% des pays à revenu faible sont surendettés ou en situation de risque élevé de surendettement. En 2022, sur le continent africain, les coûts du service de la dette ont atteint un montant comparable à celui des budgets publics de l’éducation.

 

Face à cette urgence, l’UNESCO promeut des mécanismes de financement innovants tels que les conversions de dette en investissements pour l’éducation, dans le droit fil de l’appel conjoint lancé en 2024 par Audrey Azoulay, Directrice générale de l'UNESCO, et Luiz Inácio Lula da Silva, Président du Brésil.

 

De tels mécanismes ont déjà été mis en œuvre avec succès entre l'Indonésie et l'Allemagne (2002-2011), le Pérou et l'Espagne (2006-2017), et la Côte d'Ivoire et la France (2023). Fort de ces expériences, l’UNESCO conçoit une feuille de route et des recommandations concrètes pour aider davantage de pays débiteurs et créanciers à diriger l'allègement de la dette vers des investissements dans l'éducation.

 

La culture, un vecteur de développement et de cohésion sociale

 

En 2022, le secteur culturel et créatif représentait 3,1 % du PIB mondial et générait près de 50 millions d’emplois. Financer le secteur culturel – y compris les industries créatives et le patrimoine culturel – revient à investir dans des secteurs qui créent des emplois, génèrent de la croissance économique et de la cohésion sociale.

 

Ces dernières années, l’UNESCO a démontré que l’investissement dans la culture – de la rénovation du patrimoine culturel au soutien des industries créatives – avait permis de décupler les bénéfices de l’aide au développement : à Mossoul en Irak, plus de 5000 emplois ont été créés pour mener la reconstruction d’édifices emblématiques de la vieille ville ; au Yémen, où plus de 8000 jeunes ont participé à la réhabilitation de leur patrimoine culturel ; ou encore dans les Caraïbes, où 17 pays ont bénéficié du programme Transcultura, qui a formé et soutenu plus 2500 personnes pour renforcer les industries créatives.  

 

Dans la perspective de la Conférence MONDIACULT 2025 à Barcelone, l’UNESCO appelle les États à intégrer de manière systématique la culture dans leurs cadres de financement du développement durable.

 

Investir dans la science et la coopération scientifique

 

La science est un levier essentiel pour relever les grands défis de notre temps : transition écologique, protection de la biodiversité, santé des océans, prévention des catastrophes et résilience face aux crises. Pourtant, elle reste largement sous-financée. Selon le dernier Rapport de l'UNESCO sur la science, 80 % des pays consacrent moins de 1 % de leur PIB à la recherche et au développement. Les sciences océaniques, quant à elles, ne reçoivent que 1,7 % des budgets nationaux alloués à la recherche – un chiffre alarmant, alors même que la Conférence des Nations Unies sur l’océan à Nice vient de rappeler l’urgence d’agir.

 

Mais les moyens financiers ne suffisent pas : la coopération est tout aussi essentielle. Partager les infrastructures, les données et les savoirs scientifiques, y compris des peuples autochtones, permettrait de renforcer l’impact de la recherche, en particulier dans les pays à faible revenu. C’est le sens de la recommandation de l’UNESCO sur la science ouverte adoptée par nos États membres en 2021. À Séville, l’UNESCO a renouvelé son appel à une coopération scientifique internationale plus forte, au service du bien commun.

 


 


 



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