Au Commencement
- henrikalalobe2
- 3 oct.
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Aux trois bons génies du Mas (Maïmonide Averroès Spinoza) du Castelet.
Ils étaient cyprès.
À Jacques Chalom des Cordes et à Frédéric Bert, qui m'ont accueilli au sein du triangle magique que forment le Mas du Castelet, la Montagne des Cordes et l'Abbaye de Montmajour.
À mes amis, qui ont la générosité de l'être
À mes enfants et à mes petits-enfants, que j'aime par-dessus tout.
À Pascale, qui m'a fait découvrir Van Gogh.
À Bénita.
Note de l’auteur
Si la curiosité vous prend de connaître le théâtre de l’histoire que je vais vous conter , rendez-vous dans la merveilleuse région des Alpilles, dirigez-vous vers sa pointe occidentale, entre le village de Fontvieille et la ville d’Arles. Là, en retrait de la départementale qui relie le village de Daudet à la plus grande commune de France, se dresse à main gauche une petite colline. Elle s’appelle la Montagne des Cordes. Surplombant l’abbaye de Montmajour et la plaine environnante, elle se tourne à l’ouest vers Arles et le Rhône. V ous ne pourrez y accéder , simplement la contempler à distance et, de la route, admirer la sculpture équestre qui se découpe dans le ciel de Provence.
Bienheureux locataire du mas le plus élevé du Domaine du Castelet, j’admirais régulièrement les flamboyants couchers de soleil qui inondaient le ciel de couleurs plus belles les unes que les autres. Or , voilà que le lundi 9 septembre 2013, la presse mondiale révélait qu’un tableau jusque-là inconnu de V an Gogh, « Coucher de Soleil à Montmajour », allait être exposé au Musée d’Amsterdam ! Étrangement, personne ne donnait d’indications quant à son
propriétaire. Il n’en fallait pas plus pour que cette histoire prenne forme dans mon imagination. J’avais effectivement remarqué que le Castelet, l’Abbaye et la Montagne des Cordes formaient un triangle mystérieux au sein duquel les hypogées datant du néolithique étaient nombreux…
Prologue
Amsterdam, octobre 2013
Joan et Philippe descendent du tram n°2 à la station Museumplein. Ils s’engagent sur l’avenue Paulus Potterstraat dont les murs, de couleur rouge brique, sont si caractéristiques de la vieille cité. Le temps est maussade, une pluie fine balaie Amsterdam. Ils pressent le pas, longeant sur leur gauche le bâtiment historique du musée V an Gogh. Ils arrivent enfin devant sa partie contemporaine, à la belle architecture ovale, moitié béton, moitié verre. Ils
pénètrent rapidement dans le hall du Musée. Après être descendus par le grand escalier, ils gagnent le rez-de-chaussée par l’escalator. Ils y sont accueillis par l’immense portrait de Vincent V an Gogh, qui recouvre tout un pan de mur. Déterminés, ils montent au premier étage, à la recherche d’un tableau bien précis du peintre hollandais. Au bout d’une longue série de toiles de la période arlésienne, qu’ils ont à peine regardées, ils s’immobilisent devant « Coucher de soleil à Montmajour ». Ils sont silencieux, émus et complices, comme s’ils
étaient absorbés par la toile. Les coups de pinceau sont puissants et larges, les aplats sont épais et lumineux. On distingue une abbaye dans le coin supérieur gauche, entourée d’une végétation méditerranéenne. Les arbres sont en mouvement sous la force du mistral. S’installe alors un mystérieux échange entre le couple et le tableau qui vient à peine d’être révélé au monde. Ils se regardent, le regardent. Et puis, tout doucement, sans y prendre garde, ils laissent leurs mains s’entrelacer et se rejoindre avec tendresse.


